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The Father, Promising Young Woman, Sons of Philadelphia… Les films à voir ou à éviter cette semaine au cinéma - Le Figaro

Une semaine après la réouverture des salles, la valse des productions françaises continue et les premiers films oscarisés débarquent en salle. Que faut-il voir au cinéma? La sélection de la rédaction du Figaro.

À voir

The Father , un drame de Florian Zeller, 1h38

En adaptant sa pièce à l'écran, Florian Zeller se révèle un metteur en scène sensible, juste, astucieux. Il s'est adjoint les services du dramaturge Christopher Hampton et du réalisateur Yorgos Lanthimos, ce qui est modeste et malin. Il aligne les trouvailles cinématographiques, acteurs se mettant dans la peau de différents protagonistes, légères variations de décor. On est dans un cerveau malade, affaibli. L'Alzheimer s'incarne dans ce retraité à la mémoire en vrac et qui sifflote dans sa cuisine, avant de s'arrêter net. Où est-il? C'est un vertige filmé avec élégance. La fin serre le cœur, plonge dans les abîmes de l'âme humaine, déborde de tendresse et de cruauté. La caméra sort de la chambre, s'élève vers le feuillage des arbres, s'éloigne vers on ne sait quel avenir. The Father est servi par des comédiens au talent souverain, Anthony Hopkins pauvre Roi Lear en pyjama, Olivia Colman bouleversée par les incohérences de son père, véritable abeille contre la vitre, Olivia Williams dont il se demande quel est le rôle, au juste. On ne risque pas de les oublier. Zeller, hélas, va avoir un problème : son premier film est d'ores et déjà son meilleur. Faites passer. E.N

Balloon , un drame de Pema Tseden, 1h42

Si Pema Tseden filme la rude vie quotidienne des paysans sur les plateaux montagneux du Tibet, il parvient surtout à brosser de magnifiques portraits féminins. Ici, ce sont les femmes qui s'émancipent, qui font évoluer la société, même si tout cela ne va pas sans grincements de dents, et parfois même une certaine violence. En mêlant délicatement ces éléments ethnographiques à des dilemmes moraux et éthiques qui mettent en lumière la foi bouddhiste du peuple tibétain, Balloon s'affirme principalement comme une fable tibétaine féministe, critiquant de manière détournée la politique de l'enfant unique promulguée par la Chine entre 1979 et 2015. Qu'il s'agisse de l'héroïne, Drolkar, enceinte d'un quatrième enfant, qui cherche à avorter pour éviter les foudres de la loi chinoise, ou bien sa sœur, ce sont elles qui font avancer l'intrigue. Le cinéma naturaliste de Tseden (Jinpa, Un conte tibétain, 2018) accompagne cette émancipation tout en l'ancrant dans une âpreté terrienne qui contraste avec la manière dont il filme les ciels immenses au-dessus de la tête des protagonistes. On croirait ses cieux immuables… Parfois, ils sont pourtant traversés par un ballon rouge échappé de la main d'un enfant. Comme le fragile espoir d'une libération à venir. O.D

On peut voir

Promising Young Woman , un thriller d'Emerald Fenell, 1h48

Mulligan interprète Cassie, 30 ans, qui vit toujours chez ses parents. Elle a arrêté la fac de médecine et travaille dans un café. Avec son vernis différent à chaque doigt et ses tresses blondes, elle n'a pas le profil d'une vamp calculatrice. À la nuit tombée, pourtant, elle écume les bars et les boîtes pour piéger des hommes. Elle feint l'ivresse avant de dessoûler soudainement, laissant le porc patauger dans sa honte. La manœuvre se conclut par une leçon de morale (« Tu m'as réveillée avant de me mettre un doigt, c'est mignon. D'autres me violent quand je suis endormie »). Jusqu'au jour où elle apprend que l'un de ses anciens camarades de fac va se marier avec un mannequin pour maillot de bain. Des souvenirs désagréables donnent à sa chasse un but précis. La réalisatrice Emerald Fennell, auteur de romans d'horreur à ses heures, sait faire monter la tension et pimenter son film de vengeance post #MeToo. Promising Young Woman pourrait ressembler au premier film hollywoodien de Virginie Despentes, jusqu'au dénouement, tiré par les cheveux et moins convaincant par son excès de violence. E.S

Si le vent tombe  , un drame de Nora Martirosyan, 1 h 40

Un Français, auditeur international (Grégoire Colin), arrive dans « une petite république autoproclamée du Caucase » pour expertiser son projet d'aéroport. Ce territoire est l’Haut-Karabakh, au cœur de la guerre en 2020 entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Au contact de la population, le nouvel arrivant va s'ouvrir à son nouvel environnement, en proie à de vives tensions politiques et sociales. Un premier film en forme de fable intéressante mais peu incarnée. E.S

À éviter

Sons of Philadelphia , un drame de Jérémie Guez, 1h30

Endeuillé depuis 30 ans par la mort de sa sœur, Michael voit son exubérant cousin et frère adoptif Peter devenir persona non grata pour la mafia italienne de Philadelphie. Ce thriller du cinéaste français Jérémie Guez se veut un hommage sincère aux films noirs des années 1970, mais l'issue de ce désamour entre deux cousins amateurs de boxe et mafieux, campés par les monolithiques Matthias Schoenaerts, qui multiplie les projets peu inspirés, et Joel Kinnaman, ne fait guère de doute. C.J

Vers la bataille , un drame d'Aurélien Vernhes-Lermusiaux, 1 h 30

Vers 1860, un photographe français débarque au Mexique pour prendre des clichés de la guerre coloniale. Perdu, le héros est incapable de prendre le moindre cliché. Ce premier film, qui se veut une réflexion ambitieuse sur l'invention du photoreportage de guerre et les fake news s'embourbe assez vite dans un solide ennui. N'est pas Werner Herzog qui veut. O.D

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