Riad Sattouf, auteur de BD et réalisateur et le comédien Vincent Lacoste étaient à Rennes ce dimanche 7 novembre 2021 pour parler de la bande dessinée Le Jeune acteur qui revient notamment sur le tournage des Beaux Gosses, à Rennes,
Dans la BD Le Jeune acteur il est beaucoup question des Beaux gosses, tourné en partie à Rennes. Votre premier film à l’un et l’autre en tant que réalisateur et en tant qu’acteur.
Riad Sattouf : Oui, même si ce n’est pas une BD uniquement sur Les Beaux gosses. L’idée est plutôt de raconter comment Vincent, un adolescent anonyme et complexé qui n’a pas spécialement envie de faire du cinéma, devient acteur. Quand il m’a dit qu’il allait faire son quatrième film avec Depardieu, je me suis dit que cela valait vraiment une histoire. L’idée est de raconter à la fois les aspects glorieux et misérables de la célébrité. Comment les gens changent d’attitude autour de vous…
Vincent, vous ne vous trouviez pas un peu jeune pour être au centre d’une biographie dessinée ?
Vincent Lacoste : Je me suis dit que c’était encore une lubie de Riad. Il est le seul à pouvoir me demander ça. Je me souviens très bien des Beaux gosses, un film qui a changé nos vies. On n’avait pas les mêmes ressentis.
À l’époque, je pensais que le film racontait les amourettes d’un jeune collégien séduisant. Quand j’ai découvert mon costume : un sweat tâché de bouse et que Riad m’a demandé de remettre mon appareil dentaire que j’avais enfin enlevé, ça a été un choc ! (rires) Je me suis dit qu’à 14 ans, ma vie sentimentale, qui n’avait pas encore commencé, était foutue !
Tout au long du tournage, vous avez surveillé Vincent Lacoste comme du lait sur le feu…
R.S. : Le point de départ de ce livre c’est que Vincent est la première personne dont je me suis senti responsable dans la vie. Il n’avait absolument pas envie de faire du cinéma et je l’avais choisi pour être acteur dans ce film. Je me suis retrouvé dans la position d’une sorte de tonton qui avait peur que son protégé sombre dans la drogue ou qu’il prenne la grosse tête ! Il était au centre du film, mais je ne voulais pas que le film influe trop sur son destin. Je voulais qu’il passe le brevet des collèges, qu’il ne prenne pas d’alcool. Je me souviens de la soirée de fin de tournage, où les jeunes du film avaient attrapé du vin…
V.L. : Quand on arrive à Cannes, personne ne sait que vous n’avez que 14 ans. Il y a de l’alcool partout gratuitement. Riad m’a interdit d’y toucher ! Mais il m’a donné aussi beaucoup de conseils. J’ai eu confiance et je l’ai écouté. Et je me suis passionné pour le cinéma.
Dans la BD, on s’aperçoit que vos souvenirs de collège, aux Ormeaux, à Rennes pour Riad et à Paris pour Vincent sont assez horribles et pourtant vous ne cessez de les raconter.
R.S. : L’adolescence est rarement une période facile. Il s’agit de transformer une histoire compliquée en histoire rigolote. Il y a quelque chose de surnaturel dans les transformations que l’on vit à ce moment-là. Sur les huit semaines de tournage des Beaux gosses, les jeunes acteurs ont changé d’apparence ! Je suis retourné il y a peu au collège des Ormeaux pour une émission de France 2. La cantine est toujours la même. Et ma professeure de techno, qui était nouvellement arrivée quand j’ai quitté le collège, est toujours là !
Vincent vous avez plusieurs souvenirs de tournages à Rennes ?
V.L. : Pour les Beaux gosses, j’étais logé à l’hôtel des Lices, j’avais seulement 14 ans et j’avais un peu peur des cris des fêtards dans la rue. Je me souviens aussi des étudiants en caleçon faisant le marché des Lices après une nuit arrosée. Nous avons tourné toutes les scènes de bus des Beaux gosses à Rennes. La ville est comme un personnage du film. Je suis revenu douze ans après pour le tournage du film de Christophe Honore, Plaire aimer et courir vite. Avec l’acteur Pierre Deladonchamps, nous avons tourné dans un appartement où Christophe avait vécu quand il était étudiant. La nuit nous filmions dans les rues de la soif, il y en a deux je crois. Au parc du Thabor aussi. C’était génial.
Quels sont vos meilleurs souvenirs de Rennes ?
R.S. : La halle Martenot où j’ai passé le concours des Beaux-arts. J’ai été pris ! Et la salle de la Cité où j’ai vu le concert de rock le plus bruyant de ma vie, du groupe Motormachine. J’ai été sourd pendant quinze jours ! C’est aussi à Rennes que j’ai vu Nirvana.
Le tournage des Beaux gosses à Rennes a été très intense. La plupart des autorisations de tournage dans la rue nous avaient été refusées en 2008. Désormais, Vincent Lacoste mériterait que la Ville lui érige une statue !
Trois cents lecteurs ravis salle de la Cité
Il a fallu réserver sa place longtemps à l’avance salle de la Cité, pour la rencontre prévue par la librairie Le Failler avec Riad Sattouf et Vincent Lacoste ce dimanche 7 novembre après-midi.
Ouvert aux réservations en septembre, « le rendez-vous a affiché complet en l’espace d’une matinée », indique Dominique Fredj, directeur de la librairie rennaise. Dispositif exceptionnel pour une rencontre-dédicaces avec un auteur, les 300 places assises sont parties comme des petits pains. « Si nous avions eu une salle de 1 000 places, elle aurait été pleine. On l’organisera peut-être un jour… »
Rien de trop pour accueillir les lecteurs de tous âges. Des enfants et ados qui ont lu Les Cahiers d’Esther, l’histoire vraie d’une petite fille depuis ses 10 ans auquel il consacre un album par an. Et des adultes qui collectionnent les cinq tomes de L’Arabe du futur, qui retrace l’enfance de Riad Sattouf . Adultes comme ados étant aussi fan de l’acteur Vincent Lacoste.
C’est la seconde fois que Riad Sattouf vient dédicacer une BD, salle de la Cité. Il y était déjà en juin pour le dernier volet de L’Arabe du futur. Une salle qu’il affectionne particulièrement pour y avoir vu ses premiers concerts de rock et vécu les Trans Musicales.
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